Qu'est-ce que l'E.M.D.R ?
« Une thérapie E.M.D.R. est avant tout une relation humaine où le thérapeute permet la remise en route des facteurs de guérison naturels qui appartiennent à tout être vivant. Aucun thérapeute ne guérit personne. Pareil au chirurgien, il ne fait que nettoyer les plaies, extraire ce qui nuit et… la nature fait le reste. »
Jacques Roques, “une révolution thérapeutique” (2004)
Qu’est que la thérapie E.M.D.R. ?
C’est Francine Shapiro, psychologue américaine qui a trouvé en 1987 un moyen très simple de stimuler un mécanisme d’auto-guérison présent en chacun de nous. Ce mécanisme neuro-émotionnel déclenché par les mouvements oculaires permet de dépasser des vécus traumatiques non digérés responsables de divers symptômes, parfois très invalidants. On peut ainsi soigner des séquelles traumatiques même de nombreuses années après.
L’E.M.D.R. permet :
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la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique)
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la mobilisation des ressources psychiques
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la restauration d’une estime de soi déficiente
Ce processus est un phénomène naturel de « digestion » des évènements de vie ou de souffrances existentielles. L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal.
La thérapie E.M.D.R. a fait l’objet de nombreuses études scientifiques internationales. Elle est reconnue dans le traitement du trouble de stress post traumatique par l’OMS (2013), l’I.N.S.E.R.M. (2004 et 2015) et la Haute Autorité de la Santé (2007).
Quel est le principe de la thérapie E.M.D.R ?
Quand des expériences inquiétantes se produisent, elles sont stockées dans le cerveau avec toutes les images, bruits, pensées et sentiments qui l’accompagnent au moment de l’événement. Quand une personne a été traumatisée, le cerveau semble ne pas pouvoir traiter l’expérience comme il devrait le faire normalement. Par conséquent, les pensées et les sentiments négatifs de l’événement traumatique sont « emprisonnés » dans le système nerveux. La détresse continue de se manifester dans le système nerveux où elle cause des perturbations dans le fonctionnement émotif de la personne.
La thérapie E.M.D.R. fait deux choses très importantes. D’abord, elle
« débloque » les mémoires et les émotions négatives stockées dans le système nerveux, puis, elle aide le cerveau à retraiter l’expérience pour qu’elle soit « digérée ». Le praticien travaille doucement avec le patient, le guidant progressivement pour rendre à nouveau visite à l’incident traumatique, et ainsi mieux le comprendre et sortir de l’impuissance.
Les séances de thérapie E.M.D.R continuent jusqu’à ce que les souvenirs et les émotions traumatiques aient disparu.
Séances de préparation préalables
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Nous construisons une relation thérapeutique de confiance ensemble,
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Nous validons l’indication de la thérapie E.M.D.R et définissons ensemble vos objectifs thérapeutiques.
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Je vous transmets des outils et des moyens de stabilisation émotionnelle qui peuvent être utilisés en cours de séance et pratiqués à domicile entre les séances.
Séances de traitement
Lorsque le patient est prêt, le retraitement à proprement parler, peut commencer. Les souvenirs perturbants à l’origine de la problématique du patient sont alors retraités, l’un après l’autre. Il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir. Le patient est invité à se concentrer sur le souvenir traumatisant et toutes ses composantes (sensation, émotion, pensée négative sur lui), puis à suivre le mouvement des doigts du thérapeute en laissant venir ce qui lui vient spontanément. Certaines autres stimulations bilatérales peuvent être utilisées.
C’est un processus de libre association des idées, sensations, émotions, pensées, qui se déroule alors, comme lorsque nous rêvons la nuit. Entre chaque série de stimulations, le patient dit ce qui lui vient spontanément à l’esprit. Le praticien continue les séries de stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbation chez le patient. Le retraitement du souvenir traumatique se termine par l’installation d’une pensée positive que de bonnes sensations corporelles confirment.
Lorsque la séance se termine, généralement, le patient ressent une nette amélioration.
Qu'est-ce que le trouble de stress post traumatique (T.S.P.T.) ?
Les Troubles du Stress Post-Traumatique (T.S.P.T.) se développent après un événement extrêmement traumatisant et se manifestent par sa reviviscence régulière, accompagnée de manifestations physiques liées à l’émotion extrême ressentie que ce soit dans l’enfance ou de la vie d’adulte.
Le point commun est d’avoir vécu un évènement comme un facteur de stress intense ou d’effroi, face auxquels la personne s’est sentie impuissante.
Lorsqu’un traumatisme survient, le cerveau n’arrive pas à traiter l’évènement dans tous ses aspects. Il reste fragmenté dans la mémoire et susceptible d’être réactivé par n’importe quel fragment rencontré au quotidien. Il est à la l’origine des troubles qui s’ensuivent dont les troubles de stress post-traumatique.
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122 000 personnes en France sont déclarées souffrir de T.S.P.T.
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25% des militaires ayant participé à une guerre souffrent de T.S.P.T.
Les principaux symptômes
Il s’agit d’une souffrance morale et de complications physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle.
Ces manifestations sont :
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Des images, des pensées, des cauchemars qui s’imposent au patient de manière répétitive, involontaire et douloureuse. Parfois des flash-backs soudain le replongent dans le passé, lui faisant revivre la scène comme s’il y était encore.
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Le patient vit un état d’angoisse, de stress permanent.
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Cette reviviscence survient spontanément, suite à un stimulus (son, lieu, odeur…) ou encore lorsque la vigilance est moindre (phase d’endormissement).
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Elle entraîne des manifestations émotionnelles douloureuses, de la peur, des sensations physiques désagréables telles que sueurs, pâleur, tachycardie, raidissemen…
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Les pensées, les discussions, les personnes, les lieux rappelant l’événement traumatique peuvent être systématiquement évités : ce qui restreint considérablement la vie sociale, familiale, professionnelle.
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La tristesse, le manque de goût et d’élan vital, l’indifférence affective et émotionnelle sont souvent associés.
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L’état de stress entraîne un état d’hypervigilance, des réactions de sursaut, de l’irritabilité, des difficultés de concentration, des troubles du sommeil…
Tous ces troubles peuvent affecter et altérer sévèrement la qualité de vie au quotidien du patient et de ses proches.
Les recherches montrent également des bénéfices pour d'autres problématiques :
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Phobies, notamment d'origine traumatique
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Trouble panique, trouble anxieux généralisé
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Problème de comportement et d'estime de soi, de confiance en soi
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Deuil compliqué et traumatique
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Douleur chronique, migraines, douleurs du membre fantôme